La problématique au Québec 

Un ralentissement observé de cette pratique

Il y a quelques années, le Canada était l'un des pays pilier et spécialisé en dons d'organes, que ce soit pour les dons vivants ou après la mort. Récemment, il est passé de l'un des pays ayant les systèmes de transplantations d'organes les plus efficaces, au 20e rang de la liste mondiale; réalité jamais observée auparavant. Pour sa part, le Québec a depuis peu connu une baisse anormale de greffes d'organes et son système est considéré comme étant moins efficace que celui des autres provinces du pays. Selon Patrick Lagacé, chroniqueur et journaliste québécois reconnu pour le journal La Presse, un patient en attente d'organes est dans une situation excessivement plus avantageuse s'il se situe à l'extérieur du Québec dans des provinces telles que l'Ontario et la Colombie-Britannique. Mais alors qu'arrive-t-il avec le système de santé du Québec?

NORRIS, Sonya. " Dons et greffes d'organes au Canada", Parlement du Canada, [en ligne]. [https://lop.parl.ca/sites/PublicWebsite/default/fr_CA/ResearchPublications/202028E ] ( 10 novembre 2022).   


Pour bien comprendre ce phénomène, il est important de saisir la différence entre les types de donneurs existants:

  1. Donneur volontaire: Individu ayant manifesté la volonté de donner ses organes
  2. Donneur potentiel: Individu considéré dans un établissement de santé comme apte à donner ses organes
  3. Donneur décédé: Individu qui après la mort donne ses organes que ce soit par mort cérébrale ou cardiaque
  4. Donneur réel: Individu ayant précédemment donné ses organes et que la greffe ait été réussie
  5. Donneur vivant: Individu qui donne un de ses organes de son vivant étant donné qu'il est en bonne santé et que ce don n'affectera pas sa propre santé


Ce qu'il reste à savoir: Qu'arrive-t-il avec notre système de dons d'organes depuis les dernières années...

  • Manque de donneurs
  • Organes manqués
Le système de dons d'organes au Québec est en déclin depuis 2018. Ce phénomène ne peut être expliqué par un seul des deux aspects énoncés plus haut; c'est un mélange des deux qui explique la complexité de cette problématique. En effet, comme mentionné précédemment, le nombre de personnes ayant consenti à donner leurs organes est beaucoup moins important que la quantité de personnes affirmant soutenir cette cause. Cela réduit donc considérablement le bassin de donneurs potentiels qui est déjà restreint dans ce type de procédure. L'écart entre le nombre de donneurs et le nombre de personnes en attente sur la liste de Transplant Québec est encore beaucoup trop grand, et tant que celui-ci ne sera pas réduit, cette problématique continuera d'exister. D'un autre point de vue, le système de santé que nous connaissons au Québec est plus ou moins efficace et prend beaucoup de temps. Un documentaire d'Enquête dévoilait récemment que certains organes disponibles au Québec avaient été considérés comme étant non viables. Pourtant ces mêmes organes avaient été récupérés avec succès par nos collègues spécialistes des autres provinces. De l'avis des médecins ontariens qui gèrent avec succès leur système de dons, c'est le manque de personnel spécialisé qui affecte le nombre de transferts d'organes possible au Québec. La disponibilité des ressources humaines est donc un enjeu capital. Céline Magnaux, infirmière de liaison de dons d'organes chez Transplant Québec, l'organisme spécialisé dans ce domaine au Québec, a tout de même affirmé que plusieurs efforts avaient été mis en place afin de contrer cette problématique. Effectivement, 22 médecins ont récemment été nommés coordonateur en don d'organes dans chaque hôpital du Québec, afin d'assurer une bonne coordination organisationnelle. 


Pour être efficace et faire du Québec un leader en matière de don d'organes, il est primordial de s'attarder dès maintenant à moderniser la législation qui soutient la réalisation du don au bénéfice des donneurs, des patients en attente, des patients transplantés et de leurs familles », dénonce le directeur général de Transplant Québec, Louis Beaulieu.  


La liste d'attente afin d'obtenir un organe est longue et constamment en changement. Chaque jour, certains patients quittent la liste et d'autres la joignent la rendant du même coup encore plus imprévisible. Toutefois, pour les individus constituant cette liste, le temps est un enjeu majeur et même vital dans certain cas. Chaque année, plusieurs patients en attente de greffe décèdent faute d'organes disponibles. Alors que cette liste contient environ 4400 noms, en moyenne 250 personnes décèdent chaque année en attente d'un organe qui ne viendra jamais. À preuve, une hausse de 10% a récemment été observée quant au temps d'attente sur la liste de Transplant Québec; une statistique qui n'a pas été constatée depuis plus de 10 ans.


L'impact de la Covid-19 sur le système de santé

Comme nous le savons tous, la pandémie qui a frappé le monde entier en 2020 a eu plusieurs impacts autant sur les plans économiques, psychologiques que physiques. La santé physique des gens a été particulièrement touchée pour tous ceux ayant combattu le virus de la Covid-19 autant à long terme qu'à court terme. Au Québec, le système de santé a particulièrement été ébranlé, n'étant aucunement préparé pour une crise de ce genre. Les hôpitaux à travers la province ont dû consacrer leurs efforts sur la crise de la Covid-19, délaissant du même coup plusieurs autres services préalablement offerts. Parmi tous ces services, le don d'organes est celui qui a connu le plus de répercussions en raisons du grand nombre d'unités spécialisées qui ont été converties pour répondre aux besoins médicaux de la pandémie. De plus, plusieurs membres du personnel médical destinés aux greffes ont été réaffecté dans certains autres secteurs en fonction des priorités du moment. Aujourd'hui, en 2023, le système québécois de dons d'organes se porte mieux qu'au début de la pandémie, mais son activité demeure toujours sous la moyenne. Une hausse de 5% a été observée en 2021 sur le nombre de personnes transplantées; ce qui est une amélioration mais demeure inférieur aux taux que nous connaissions autrefois.

© 2023 Les dons d'organes. Nellia Belarbi
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